Le poéte connaissait Mocubrunu
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Le poéte connaissait Mocubrunu
I mé Cari,
Vous vous rappelez cette figure mystérieuse postée par Nicurosu et qu'il a appelée Mocubrunu (pourquoi pas Mocumoru?).
Figurez-vous que notre écrivain la connaissait. Lisez plutôt ce qu'il écrivait en 1928:
"Le Fortunello filait nonchalamment sur une mer claire comme le ciel. Par moments sa voile claquait. Nous allions vers les roches de Canosello... J'étais penché sur l'eau. Sous mes yeux, le fond se déroulait comme un film inépuisable...
Je regardais le ciel dans ces abîmes mouvants...
Quand, las de toute cette mobilité fourmillante d'images, de ce large sans fin, pur, où, çà et là, des voiliers, toutes voiles dehors, étaient comme les riantes apparitions de l'Inconnu, je tournais mes yeux vers le rivage, je n'y voyais que ruines fabuleuses. Les pentes semblaient nues,tellement la végétation y était rase ou courbée, toute en nerfs, torturée, a demi étouffée par les vents de l'infini. Il s'y dressait d'énormes rocs, statues de ces étranges jardins désolés. (Tiens, tiens: L'Orta di u Ventu!)
Par places, la pierre apparaissait comme une coulée de lave, éteinte depuis le commencement du temps. Mais elle se redressait tout au bord de la mer en des fantasmagories, des hallucinations d'un autre monde. Les siècles y avaient bâti des monuments, d'autres les avaient abattus... Mon imagination,fuettée, excitée par les aromes de l'Immensité, prêtait des figures aux choses colossales de ces bords sauvages. Ici, des cyclopes avaient été changés en pierre. L'un d'eux gardait encore l'orbite béant de son oeil troué par quelque dieu vengeur..."
L'oeil du poète, lui, n'était pas troué: il savait observer: né véra!
Salina
Vous vous rappelez cette figure mystérieuse postée par Nicurosu et qu'il a appelée Mocubrunu (pourquoi pas Mocumoru?).
Figurez-vous que notre écrivain la connaissait. Lisez plutôt ce qu'il écrivait en 1928:
"Le Fortunello filait nonchalamment sur une mer claire comme le ciel. Par moments sa voile claquait. Nous allions vers les roches de Canosello... J'étais penché sur l'eau. Sous mes yeux, le fond se déroulait comme un film inépuisable...
Je regardais le ciel dans ces abîmes mouvants...
Quand, las de toute cette mobilité fourmillante d'images, de ce large sans fin, pur, où, çà et là, des voiliers, toutes voiles dehors, étaient comme les riantes apparitions de l'Inconnu, je tournais mes yeux vers le rivage, je n'y voyais que ruines fabuleuses. Les pentes semblaient nues,tellement la végétation y était rase ou courbée, toute en nerfs, torturée, a demi étouffée par les vents de l'infini. Il s'y dressait d'énormes rocs, statues de ces étranges jardins désolés. (Tiens, tiens: L'Orta di u Ventu!)
Par places, la pierre apparaissait comme une coulée de lave, éteinte depuis le commencement du temps. Mais elle se redressait tout au bord de la mer en des fantasmagories, des hallucinations d'un autre monde. Les siècles y avaient bâti des monuments, d'autres les avaient abattus... Mon imagination,fuettée, excitée par les aromes de l'Immensité, prêtait des figures aux choses colossales de ces bords sauvages. Ici, des cyclopes avaient été changés en pierre. L'un d'eux gardait encore l'orbite béant de son oeil troué par quelque dieu vengeur..."
L'oeil du poète, lui, n'était pas troué: il savait observer: né véra!
Salina
salina- Messages : 66
Date d'inscription : 07/02/2008
Re: Le poéte connaissait Mocubrunu
salina a écrit:I mé Cari,
Vous vous rappelez cette figure mystérieuse postée par Nicurosu et qu'il a appelée Mocubrunu (pourquoi pas Mocumoru?).
Figurez-vous que notre écrivain la connaissait. Lisez plutôt ce qu'il écrivait en 1928:
"Le Fortunello filait nonchalamment sur une mer claire comme le ciel. Par moments sa voile claquait. Nous allions vers les roches de Canosello... J'étais penché sur l'eau. Sous mes yeux, le fond se déroulait comme un film inépuisable...
Je regardais le ciel dans ces abîmes mouvants...
Quand, las de toute cette mobilité fourmillante d'images, de ce large sans fin, pur, où, çà et là, des voiliers, toutes voiles dehors, étaient comme les riantes apparitions de l'Inconnu, je tournais mes yeux vers le rivage, je n'y voyais que ruines fabuleuses. Les pentes semblaient nues,tellement la végétation y était rase ou courbée, toute en nerfs, torturée, a demi étouffée par les vents de l'infini. Il s'y dressait d'énormes rocs, statues de ces étranges jardins désolés. (Tiens, tiens: L'Orta di u Ventu!)
Par places, la pierre apparaissait comme une coulée de lave, éteinte depuis le commencement du temps. Mais elle se redressait tout au bord de la mer en des fantasmagories, des hallucinations d'un autre monde. Les siècles y avaient bâti des monuments, d'autres les avaient abattus... Mon imagination,fuettée, excitée par les aromes de l'Immensité, prêtait des figures aux choses colossales de ces bords sauvages. Ici, des cyclopes avaient été changés en pierre. L'un d'eux gardait encore l'orbite béant de son oeil troué par quelque dieu vengeur..."
L'oeil du poète, lui, n'était pas troué: il savait observer: né véra!
Salina
Bonjour Salina,
Oui, il savait observer.
Ceci nous donne des éléments quant à la localisation de ce cyclope qui semble donc se trouver aux environs de Canuseddu.
Pourrais-tu, s'il te plait Salina, nous dire de quel ouvrage est extrait ce passage ?
Toujours la même veine
Cher Mocu neru,
Il s'agit encore et toujours de LA CORSE INCONNUE de Lorenzi de Bradi (Payot, Paris - 1928). Je n'en ai pas fini: il y a tant de trésors dans ce livre (et dans les autres qui suivront). A la prochaine, c'est une mémorable bouillabaisse in Canuseddu. Mais on se la réserve pour la fin de saison, après les vendanges qui commencent à nous occuper et annoncent un bon millésime.
Dans l'attente, souhaitons nous une canicule supportable.
Salina
Il s'agit encore et toujours de LA CORSE INCONNUE de Lorenzi de Bradi (Payot, Paris - 1928). Je n'en ai pas fini: il y a tant de trésors dans ce livre (et dans les autres qui suivront). A la prochaine, c'est une mémorable bouillabaisse in Canuseddu. Mais on se la réserve pour la fin de saison, après les vendanges qui commencent à nous occuper et annoncent un bon millésime.
Dans l'attente, souhaitons nous une canicule supportable.
Salina
salina- Messages : 66
Date d'inscription : 07/02/2008
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