Pour Noël, quoi de meilleur?
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Re: Pour Noël, quoi de meilleur?
merci pour ta suggestion de cabri,en entrée qu'est ce que tu dirais d'un crabe à la campomoraise?D'ailleurs je me demande s'ils ne sont pas tous partis en pêcher derrière la tour,le forum est trop calme.
umagu- Messages : 42
Date d'inscription : 05/09/2008
Re: Pour Noël, quoi de meilleur?
umagu a écrit:merci pour ta suggestion de cabri,en entrée qu'est ce que tu dirais d'un crabe à la campomoraise?D'ailleurs je me demande s'ils ne sont pas tous partis en pêcher derrière la tour,le forum est trop calme.
Bonjour Magu ou Umagu, bonjour Salina,
Moi je n'étais pas à la pêche.
Peut-être irais-je ces jours-ci.....
Quant aux crabes je préfère les vrais, malheureusement ils sont en voie de disparition sur nos côtes.
Que pensez-vous de celui-là ? Plus rassurant ou plus inquiétant que le crabe jaune ?
Dernière édition par Nimu le Dim 21 Déc - 1:02, édité 1 fois
Nimu- Messages : 256
Date d'inscription : 04/02/2008
Localisation : Fianca l'ossu
Re: Pour Noël, quoi de meilleur?
Celui-là il a une gueule à faire tourner la bouillabaisse.Si Alain voit ça il saute du St antoine.
umagu- Messages : 42
Date d'inscription : 05/09/2008
Crabe à la campomoraise?
Bonsoir les Chefs,
Ma quissu u granciu a sapara tèna a cucchjarina? (Mais ce crabe là il saura la tenir la petite cuillère?)
Ô Magu, Petru Maria tient à l'incognito. Tu veux que je me fasse crêper le chignon?
Mais personne ne dit rien de a rifrera! ça c'est pourtant de l'authentique et ça n'a rien à voir avec l'aziminu d'escargots que proposait le jour avant dans Corse matin un cuistaud cortenais. Un idée de Muntagnacciu! Et pourquoi pas une pulenta de bigorneaux?
Aziminu pour aziminu je préfère celui de Canuseddu que raconte notre poète De Bradi dans La Corse inconnue:
Le Fortunello s’était arrêté. On avait fait tomber la voile. De ci de là, dansaient lentement des touffes de lentisques. C’étaient des signaux de nasses. Un pêcheur se pencha et se mit à tirer sur une corde qu’il déroulait au fur et à mesure dans la barque. A la fin la nasse émergea. C’était un panier en cul de bouteille par où pénètrent poissons et crustacés, attirés par des appâts. A travers le treillis des tiges de myrte et de joncs, je vis un gros congre, trois langoustes, un homard. On en fit monter une autre. Elle renfermait des poissons argentés, rayés de brun, de bleu ou de vert. Un beau rouget aux écailles rouge et or expirait. Dans une troisième nasse, il y avait une murène, une langouste et un poulpe. Tous trois se tenaient sur la défensive, l’un redoutant l’autre. La murène mange le poulpe qui vide la langouste. Et celle-ci dévore celle-là.
Un pêcheur dit :
- La marmite va les mettre d’accord.
Peu après, nous entrions dans une anse. Elle était toute fleurie. L’eau moirée souriait au ciel. Le fond était une primavera… Ancrés dans les anfractuosités ou pacageant dans le sable et les herbes, les oursins, ces châtaignes de la mer, remuaient leurs piquants comme des antennes. Quelle aubaine ! Il y en avait des milliers…
L’oursin est le hors d’œuvre de toute bouillabaisse. Les pêcheurs en cueillirent des centaines. Puis nous accostâmes une roche plate à l’ombre d’un rocher penché. On eût dit un dolmen renversé. Au delà, s’étendait jusqu’au pied d’une pente, une plaine étroite couverte d’immortelles sauvages, au milieu desquelles il y avait toutes sortes de débris apportés là par les vagues.
Pendant que nous mangions les oursins, un pêcheur cala le chaudron entre deux pierres où il avait fait du feu avec des morceaux de bois rejetés par la mer, des branches de myrte, de lentisque et de bruyère. Il versa d’abord de l’huile où il fit rissoler de l’oignon coupé. Il y ajouta des tomates et des poivrons. Puis il y jeta pêle-mêle des morceaux de poissons, de congre, de murène, de langouste, de homard. Ensuite il couvrit d’eau le tout.
De temps à autre, il bourrait le feu d’immortelles sèches. La fumée s’élevait épaisse tout autour en dégageant un parfum âcre, amer. Les guêpes bourdonnaient agressives.
- Le chaudron bout… La bouillabaisse est prête ! s’écria le pêcheur.
Il coupa des tranches de pain qu’il disposa dans un vaisseau de terre. Puis il versa dessus le bouillon couleur d’or. Un vapeur odorante nous enveloppa. Mis en appétit par la saveur des oursins, chacun de nous l’aspirait avec joie. Les assiettes se remplirent et se vidèrent. Rasades sur rasades. Ah ! que le vin est attirant au bord de la mer !…
A l’horizon, un vent léger s’était levé…
Une tartane parut. Sa coque était noire, sa voile très blanche. C’était une sarde et elle allait à Propriano. Les grands voiliers avaient disparu . Puis, d’une pointe de roches surgit une barque. Elle rasa l’anse, la voile concave, penchée sur la gauche.
-« Ehou !… Ehou !… »
Ils appelaient allègrement. C’étaient des pêcheurs de Campomoro. Je leur répondis, j’agitai mon mouchoir. Ils passèrent…
Le large brasillait, tout en rumeur lente et liturgique…
Ma quissu u granciu a sapara tèna a cucchjarina? (Mais ce crabe là il saura la tenir la petite cuillère?)
Ô Magu, Petru Maria tient à l'incognito. Tu veux que je me fasse crêper le chignon?
Mais personne ne dit rien de a rifrera! ça c'est pourtant de l'authentique et ça n'a rien à voir avec l'aziminu d'escargots que proposait le jour avant dans Corse matin un cuistaud cortenais. Un idée de Muntagnacciu! Et pourquoi pas une pulenta de bigorneaux?
Aziminu pour aziminu je préfère celui de Canuseddu que raconte notre poète De Bradi dans La Corse inconnue:
Le Fortunello s’était arrêté. On avait fait tomber la voile. De ci de là, dansaient lentement des touffes de lentisques. C’étaient des signaux de nasses. Un pêcheur se pencha et se mit à tirer sur une corde qu’il déroulait au fur et à mesure dans la barque. A la fin la nasse émergea. C’était un panier en cul de bouteille par où pénètrent poissons et crustacés, attirés par des appâts. A travers le treillis des tiges de myrte et de joncs, je vis un gros congre, trois langoustes, un homard. On en fit monter une autre. Elle renfermait des poissons argentés, rayés de brun, de bleu ou de vert. Un beau rouget aux écailles rouge et or expirait. Dans une troisième nasse, il y avait une murène, une langouste et un poulpe. Tous trois se tenaient sur la défensive, l’un redoutant l’autre. La murène mange le poulpe qui vide la langouste. Et celle-ci dévore celle-là.
Un pêcheur dit :
- La marmite va les mettre d’accord.
Peu après, nous entrions dans une anse. Elle était toute fleurie. L’eau moirée souriait au ciel. Le fond était une primavera… Ancrés dans les anfractuosités ou pacageant dans le sable et les herbes, les oursins, ces châtaignes de la mer, remuaient leurs piquants comme des antennes. Quelle aubaine ! Il y en avait des milliers…
L’oursin est le hors d’œuvre de toute bouillabaisse. Les pêcheurs en cueillirent des centaines. Puis nous accostâmes une roche plate à l’ombre d’un rocher penché. On eût dit un dolmen renversé. Au delà, s’étendait jusqu’au pied d’une pente, une plaine étroite couverte d’immortelles sauvages, au milieu desquelles il y avait toutes sortes de débris apportés là par les vagues.
Pendant que nous mangions les oursins, un pêcheur cala le chaudron entre deux pierres où il avait fait du feu avec des morceaux de bois rejetés par la mer, des branches de myrte, de lentisque et de bruyère. Il versa d’abord de l’huile où il fit rissoler de l’oignon coupé. Il y ajouta des tomates et des poivrons. Puis il y jeta pêle-mêle des morceaux de poissons, de congre, de murène, de langouste, de homard. Ensuite il couvrit d’eau le tout.
De temps à autre, il bourrait le feu d’immortelles sèches. La fumée s’élevait épaisse tout autour en dégageant un parfum âcre, amer. Les guêpes bourdonnaient agressives.
- Le chaudron bout… La bouillabaisse est prête ! s’écria le pêcheur.
Il coupa des tranches de pain qu’il disposa dans un vaisseau de terre. Puis il versa dessus le bouillon couleur d’or. Un vapeur odorante nous enveloppa. Mis en appétit par la saveur des oursins, chacun de nous l’aspirait avec joie. Les assiettes se remplirent et se vidèrent. Rasades sur rasades. Ah ! que le vin est attirant au bord de la mer !…
A l’horizon, un vent léger s’était levé…
Une tartane parut. Sa coque était noire, sa voile très blanche. C’était une sarde et elle allait à Propriano. Les grands voiliers avaient disparu . Puis, d’une pointe de roches surgit une barque. Elle rasa l’anse, la voile concave, penchée sur la gauche.
-« Ehou !… Ehou !… »
Ils appelaient allègrement. C’étaient des pêcheurs de Campomoro. Je leur répondis, j’agitai mon mouchoir. Ils passèrent…
Le large brasillait, tout en rumeur lente et liturgique…
salina- Messages : 66
Date d'inscription : 07/02/2008
Le crabe de Noël
salina a écrit:Bonsoir les Chefs,
Mais personne ne dit rien de a rifrera! ça c'est pourtant de l'authentique
Bonjoir Salina, Bonsoir Umagu,
Moi la "rifrera" je la connais sous le nom de "a rivredda" et ça fait bien trente ans que je n'en ai pas mangé.
Quant au crabe, la photographie é été prise sur l'ile Christmas (= Noël), en territoire australien.
Cette île a été découverte et ainsi nommée, le 25 décembre 1643, par le capitaine William Mynors de la Compagnie des Indes Orientales.
Elle est aussi connue pour la fameuse migration des crabes rouges qu'elle abrite chaque année voir ce lien.
Comme Noël approche et que les crabes jaunes se multiplient sur notre île j'ai pensé que la photo de ce crabe de Noël était d'actualité.
Nimu- Messages : 256
Date d'inscription : 04/02/2008
Localisation : Fianca l'ossu
RIFRERA ou RIVREDDA ou RIFREDDA?
Bonsoir Nimu,
D'accord avec toi: je prononce /rivrèda/, en donnant aux lettres la valeur qu'elles ont en français.
Dans ce cas, l'orthographe de la dernière syllabe est bien DDA.
Mais que l'on écrive RIVREDDA ou RIFREDDA, la prononciation est la même: /rivrèda/; car en corse:
- le V non placé entre deux voyelles, dans un mot, se prononce /v/ ( alors qu'entre deux voyelles, il se prononce /w/ - exemple: alivi se dit /aliwi/);
- le F après voyelle non accentuée ou après voyelle dans un mot se prononce /v/ - exemples: u francu /ou vrancou/, zifulu /tsivoulou/ et rifriscà /rivriska/ alors que dans les autres cas F a la même valeur qu'en français - exemple: trè franchi /trè franki/
C'est l'étymologie qui impose le F ou le V.
J'ignore cette étymologie.
En sarde de Gallura (proche du sartenais), on peut faire le rapprochement incertain avec le mot "rivèa" signifiant fricassée ou ragoût de gésiers.
Le mode de préparation qui comporte deux cuissons peut renvoyer au rumanesco (parler de Rome) RIFRIGGE ou au sicilien RIFRIIRI ou au toscan RIFRIGGERE, dont le préfixe RI traduit la double opération, qui proviennent du latin FRIGERE signifiant faire griller, rôtir, frire.
Je penche pour le second rapprochement; j'écrirais donc RIFREDDA.
Nicurosu
D'accord avec toi: je prononce /rivrèda/, en donnant aux lettres la valeur qu'elles ont en français.
Dans ce cas, l'orthographe de la dernière syllabe est bien DDA.
Mais que l'on écrive RIVREDDA ou RIFREDDA, la prononciation est la même: /rivrèda/; car en corse:
- le V non placé entre deux voyelles, dans un mot, se prononce /v/ ( alors qu'entre deux voyelles, il se prononce /w/ - exemple: alivi se dit /aliwi/);
- le F après voyelle non accentuée ou après voyelle dans un mot se prononce /v/ - exemples: u francu /ou vrancou/, zifulu /tsivoulou/ et rifriscà /rivriska/ alors que dans les autres cas F a la même valeur qu'en français - exemple: trè franchi /trè franki/
C'est l'étymologie qui impose le F ou le V.
J'ignore cette étymologie.
En sarde de Gallura (proche du sartenais), on peut faire le rapprochement incertain avec le mot "rivèa" signifiant fricassée ou ragoût de gésiers.
Le mode de préparation qui comporte deux cuissons peut renvoyer au rumanesco (parler de Rome) RIFRIGGE ou au sicilien RIFRIIRI ou au toscan RIFRIGGERE, dont le préfixe RI traduit la double opération, qui proviennent du latin FRIGERE signifiant faire griller, rôtir, frire.
Je penche pour le second rapprochement; j'écrirais donc RIFREDDA.
Nicurosu
nicurosu- Messages : 97
Date d'inscription : 03/02/2008
Re: Pour Noël, quoi de meilleur?
oui Nicurosu,mais cette ratatouille éthymologique,quel goût ça a?Si sa cuisson est aussi compliquée que son orthographe on risque d'avoir des renvois ou d'aller dire bonjour au crabe de Pietru Maria(n'est ce pas Salina?)
umagu- Messages : 42
Date d'inscription : 05/09/2008
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